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Ça faisait vingt-cinq ans. Avant de revoir le ciel. En vrai. Sans les matons dans le dos. Une première cigarette. Le goût du tabac dans Les poumons. Le bruit de la moto, derrière. Et Les deux balles qui viennent trancher les chairs. Abattu en pleine rue. C'est fini. Levée d'écrou. C'est comme ça que commence l'histoire.
Et soudain, la mémoire se remet à choisir ce qu'elle croyait avoir oublié. Vingt-cinq ans après. Qu'est-ce qu'il reste ? De leurs amours ? De leurs luttes ? De leurs engagements ? Qui a trahi ? Qui manipule qui ?
Les guérilleros ont la nostalgie tenace, mais commence alors un jeu de massacre. Et les victimes s'accumulent. La violence qu'ils avaient utilisée dans les années 1992-1993 ressurgit soudainement. Cette lutte armée qui avait bercé l'utopie de leur jeunesse.
Il y a Mélo, la « passionaria » rangée des voitures. Stan qui a quitté la police après un coup de sang. Marco l'Italien et tous les autres qui ont passé la main. Et puis, il y a Varlaud intermittent d'une carrière de flic désabusé, qui a envie de tout plaquer mais qui ne veut rien lâcher. Parce qu'il se souvient de tout Comme si c'était hier.
Moissons noires assume un double héritage, littéraire d'une part avec le magistral roman de Dashiell Hammett « Moisson rouge » qui a fondé le roman noir aux États-Unis au début du XXe siècle et social d'autre part avec cette place accordée aux champs de l'humanisme. Une littérature « coup de-poing », sombre et éclairante.