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En se promenant sur le parvis du musée d'Art Moderne de Paris, face à la Seine, le regard du visiteur ne peut échapper à la remarquable silhouette de La Femme Maure, œuvre commandée par la Ville de Paris pour l'Exposition internationale de 1937 à la sculptrice Anna Quinquaud (1890-1984).
Sa mère, Thérèse Caillaux-Quinquaud (1859-1928) est, comme sa brillante consoeur Camille Claudel quelle côtoie, une élève du sculpteur Alfred Boucher puis du maître Auguste Rodin. Thérèse fait partie de ces pionnières qui ont choisi la sculpture comme métier. Veuve très jeune, elle s'est battue, pendant vingt-cinq ans pour obtenir des commandes publiques, avec la volonté de mettre son talent au service de ses enfants. Depuis la maison familiale en Creuse, c'est elle qui va mettre de la terre dans les mains d'Anna et lui révéler son talent.
Premier second grand prix de Rome en 1924, à trente-quatre ans, Anna Quinquaud, plutôt que de poursuivre son projet de séjour romain à la Villa Médicis, fait le Choix de remonter le Niger jusqu'à Tombouctou, grâce au prix de l'Afrique-Occidentale Française qu'elle vient d'obtenir. Membre de l'Académie des sciences d'outre-mer, Anna Quinquaud est par nature une grande artiste voyageuse, une exploratrice dans l'âme.
De nos jours, Anna Quinquaud retrouve une place méritée dans les musées, les publications, les expositions, les églises et les collections privées. Des œuvres sont retrouvées, sortent des réserves et de lieux insolites. Un nouveau regard est porté sur cette artiste, sur son témoignage, sur la vie qu'elle révèle.