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Le quotidien du narrateur des Carnets d'El-Razi est bien rodé, consigné dans une suite de notes écrites au fil de ses consultations. Car il est psychologue clinicien, et passe ses journées à l'hôpital psychiatrique El-Razi, dans la banlieue de Tunis. Ses patients, qui portent des noms de personnalités célèbres - Dostoïevski, Mademoiselle Cioran, Mohamed Ali... -, sont des hommes et des femmes en grande souffrance. Le narrateur les dépeint d'une plume sardonique. Et progressivement, ils l'entraînent dans une dérive irrésistible, si bien que bientôt sa propre réalité tangue.
Au fil de ses obsessions hallucinatoires, le psychologue rencontre un lézard prénommé Lazer, « psychanalyste lacanien », et va même côtoyer le fantôme de son illustre prédécesseur, Frantz Fanon (qui oeuvra durant cinq ans à l'hôpital El-Razi) et qui propose aux patients de nouvelles thérapies aussi loufoques que radicales...
Installant une mécanique implacable menant à un final apocalyptique, Aymen Daboussi signe un récit détonnant. Les égarements du narrateur et de ses patients sont autant de métaphores d'une société gangrenée par l'hypocrisie sociale, les superstitions, une religiosité maladive, ou une institution psychiatrique aux méthodes de soins brutales. Par son écriture libre, se revendiquant d'une littérature de l'outrance, Aymen Daboussi fait de l'hôpital El-Razi le miroir déformé des impasses de son pays.
« "J'ai assez travaillé à El-Razi comme ça. Cette fois je me casse, définitivement." Combien de fois je l'ai dit ? Je suis toujours revenu sur ma décision. Mon intuition me dit, chaque fois, que les choses sont peut-être pires dehors. »