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Autrefois on les appelait reîtres, lansquenets, condottieres et un peu plus tard mercenaires, vendant leur science du combat et leur goût de la guerre contre quelques écus et surtout le droit au butin et à son partage. Aujourd'hui ? Ils sont encore là, passant de l'artisanat à l'ère industrielle, regroupés au sein de sociétés privées reconnues désormais par les Etats, ou presque : Blackwater, Mozart, voire la milice Wagner, etc. Toutes les grandes armées sous-traitent une partie de leurs missions à des sociétés militaires privées (SMP), pour des questions de disponibilité des forces, de besoins, mais aussi de visibilité, voire de coûts. La Russie et les États-Unis bien sûr, mais aussi la Chine, la Turquie, la Grande Bretagne, le Canada...
En France, les compétences existent. Mais les réticences hexagonales de ces vingt dernières années ont empêché la montée en puissance des sociétés militaires privées françaises, absentes des grands enjeux internationaux, contrairement à tous ces compétiteurs. Peut-on y remédier ? Le doit-on ? Que faire pour que les SMP françaises prennent leur essor ? Avec la guerre en Ukraine, et l'arrivée de Wagner au Mali, n'est-il pas temps de leur faire une place ? Le débat est ouvert.
Dans cet essai très documenté, le colonel (er) Peer de Jong, ancien chef de corps du 3e régiment d'infanterie de marine, aide de camp de deux présidents de la République et fondateur de l'institut Thémiis, fait le point sur la question, en illustrant son propos de sa riche expérience qui lui a permis de côtoyer les principaux acteurs de ce milieu. De Bob Denard qui se voulait roi sans couronne d'une île de l'Océan indien, à Érik Prince, ancien Navy Seal, fondateur de Blackwater.