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Les services secret et la Shoah
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements américain et britannique n'ont pas divulgué les informations secrètes qu'ils détenaient sur la politique d'extermination nazie. Bien que ces éléments aient pu s'avérer fondamentaux lors des procès des criminels nazis, les intérêts nationaux ont prévalu pendant la guerre froide.
Or depuis 1997, plus de huit millions de documents secrets ont été déclassifiés et permettent de répondre aux questions suivantes : lequel des gouvernements alliés avait connaissance de l'extermination des Juifs ? pourquoi les gouvernements de Churchill et de Roosevelt n'ont-ils pas rendu publique l'information ? une réponse militaire ou une campagne de propagande révélant les atrocités nazies auraient-elles pu mettre fin aux déportations ?
On découvre, par le biais des archives, que les Alliés en savaient plus sur la solution finale que ce qu'ils ont bien voulu en dire. Ainsi, en 1941, des radios avaient intercepté et décodé des messages allemands, permettant aux services secrets britanniques d'affirmer que les nazis menaient une politique génocidaire dans les territoires conquis en Union soviétique.
Comble du cynisme ? Ces informations « humanitaires » n'intéressaient pas les responsables politiques et militaires, et la libération des camps était considérée comme mineure dans la lutte contre les nazis : sauver des Juifs n'était en aucun cas une priorité et il ne pouvait être question d'y gaspiller les ressources militaires. Aux yeux des Alliés, prendre parti pour la « cause juive » aurait discrédité l'effort de guerre et les Allemands auraient pu y voir la preuve de la manipulation de leurs ennemis par les Juifs...