La Sologne traditionnelle

Depuis le XVII^e siècle, on parle du « Niais de Sologne », en s'empressant d'ajouter : « qui ne se trompe qu'à son profit ». Les Berrichons appelaient les Solognots « Vent' pelé », les Beaucerons, eux, les surnommaient « Mangeux de caillé », c'est dire si ceux-ci n'étaient pas réputés pour leur force et leur carrure. Mais le plus souvent le Solognot était affublé d'un surnom beaucoup plus mystérieux : « Ventre Jaune ». Etait-ce à cause de sa sous-alimentation qui finissait par lui donner un teint terreux ? Etait-ce les brûlures du soleil récoltées dans le dur travail des champs ? Nous préférons penser que cette expression imagée et colorée trouvait une source plus poétique dans les nombreux genêts qui poussent ici et là dans les landes solognotes.

Jusqu'au milieu du XIX^e siècle, misère matérielle, misère physique et misère intellectuelle s'additionnent. De la Restauration à la III^e république, l'analphabétisme recule de façon significative. La population sachant lire passe de 15% en 1815 à 70% en 1900.

Le développement de l'instruction va entraîner un changement significatif de comportement et lorsque débute le XX^e siècle, les paysans de Sologne agissent et pensent comme la plupart des paysans