Max-Firmin Leclerc atteindra ses « quatre-vingt-dix ans » dans le troisième décan de la Balance, à l'automne de 2013.
Alors pourquoi Nonante ? Quatre-vingt-dix : trois nombres qui font une somme ridicule. L'auteur a préféré le mot ancien que nos amis Belges et Suisses continuent à employer avec fidélité à notre langue. Et n'est pas mentionné l'extravagant et ridicule quatre-vingt-dix-sept ou huit. Quatre nombres !
Mais ne dit-on pas heureusement un « nonagénaire »...
Voici donc, vraisemblablement, le dernier ouvrage de cet écrivain à la vie bien remplie. (Le chant du cygne ?). Dans ses poèmes, il a abandonné depuis longtemps la contraignante rime... Il préfère la liberté du rythme et des images.
Certains poèmes rappellent le « spirituel pamphlétaire » (dixit Télé 7 Jours) de son roman « La République du Mépris ou Le Cimetière des Crabes », pamphlet sur la télévision dont il fut un des pionniers, ou bien le facétieux romancier du « Démon de Vingt-Trois Heures ».
D'autres vers évoquent sans crainte la mort, issue fatale de la destinée humaine, et il ne se fait guère d'illusions :
« Dans ma poèmeraie,
Restera-t-il deux vers
Que diront des quidams
Sans connaître l'auteur ? »