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Dès le commencement de la Grande Guerre, le 4 août 1914, les autorités mirent en place un contrôle strict de l'information : seules les dépêches officielles seraient autorisées à rendre compte de ce qui concernait la défense nationale. Sous l'oeil pointilleux de la censure, de nombreux articles se trouvèrent alors «caviardés» ou amputés, et les journalistes se laissèrent entraîner à enjoliver, voire à travestir la vérité, faisant peu à peu glisser l'information vers ce qu'on appela le «bourrage de crâne».
Ce n'est qu'au printemps 1917 que fut créée une Mission de correspondants de guerre à la hauteur de celle des Alliés, en particulier la Grande-Bretagne. C'est au château d'Offémont, près de Tracy-le-Mont, que la mission fut installée, sous la direction du lieutenant-colonel Prévost, de l'Académie française. Composée d'une douzaine de journalistes, la mission couvrit le conflit sur les fronts français, anglais, belge, italien, puis américain, de l'été 1917 à la fin de la guerre.
En uniforme militaire, les correspondants de guerre étaient dotés d'un signe distinctif : un brassard vert.
Après la guerre, en 1919, certains d'entre eux tireront de leur aventure un livre - jusqu'ici quasi introuvable : Sous le brassard vert, publié aux éditions de la Sirène, dont l'un des conseillers littéraires était un grand blessé de 1915 amputé du bras droit, nommé Blaise Cendrars.