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Soudain, le ton monte dans la salle. On crie, on s'exclame, on demande le silence. Tous les regards se tournent vers l'écran de télévision, où Monier vient d'apparaître, la mairie en arrière-plan. Bouchard augmente le volume. C'est la chaîne d'information en continu TVA Nouvelles qui diffuse en direct un reportage sur les événements de Mandeville. Le maire sourit, mal préparé, il tente de calmer le jeu, mais le journaliste en met, parle de meurtres sauvages et sanglants. Le public s'agite en entendant cela. La scène est un brin étrange : les gens paraissent presque fiers de la situation.Le niveau sonore grimpe encore d'un cran.
Mandeville, Lanaudière, Québec.
Il ne se passe pas grand-chose dans le village ces temps-ci. Les lacs et les forêts n'attirent plus les vacanciers autant qu'avant et la bourgade manque cruellement d'animation, si bien que les commerces locaux commencent à en souffrir. Tout change le jour où l'on découvre le cadavre d'un voleur de cannabis, la gorge tranchée au sécateur. Il n'en faut pas plus pour que Mandeville devienne le centre de l'attention des médias et des touristes en manque de sensations fortes. En revanche, il en faudrait plus, plus de cadavres, plus de sang, voire une série de meurtres pour entretenir la curiosité morbide des badauds et placer enfin le village sur la carte. C'est en tout cas l'idée qui germe dans l'esprit redoutablement pragmatique d'un habitant du coin.