Ces landes
Après Adour, histoire fleuve, Serge Airoldi nous entraîne de Dax à Pontenx-les-Forges, de Solférino à Saint-Sever, en passant par quelques endroits frontaliers, marginaux ou secrets de ces Landes à la mémoire vive et au passé fécond.
159 chapitres, comme autant de portes d'entrée grandes ouvertes, rythment ce livre qui n'est ni un récit de voyage ni une esquisse autobiographique, ni un essai historique ni un roman à clés, mais un peu tout cela à la fois. Peut-être des notes d'un voyage initiatique, à travers des espaces, des mémoires et des fables chers à l'auteur et riches d'humanité.
Ces Landes échappe à toute classification. Mais quelles Landes ?
« Celles d'Arnaudin ? Celles de Bernard Manciet ? Celles du Gouf insondable devant Capbreton ? Celles des barthes, des étangs, noir, blanc ? Celles de Chalosse, qui est une île dans les Terres ? Un pays tout réel dans des contrées parfois oniriques. Celles des lagunes, de l'alios, de la garluche, des pignadas, des dunes barkhanes, des sables fauves, de la montagne de Biscarrosse ? Celles des chênaies, des peupleraies, des forêts galeries, des horizons sans fin ? Celles qui confient leur cousinage sensible au Gers, au Béarn, à l'Adour, au Pays basque, à la lande et aux forêts de Gironde ?
Impossible à dire.
Je me tais devant elles. »
Les connaissances se donnent comme illustrations soudainement animées, la contemplation endosse parfois le rôle du récit, les personnages réels se parent d'une envergure éloquente de héros et les mythes enchâssent les incertitudes et les fulgurances du réel. Serge Airoldi, homme des lointains, estompe ici les frontières des genres, des cultures, des continents et du temps, dans cette poursuite infinie de soi-même qu'est tout voyage...
« De cette aventure, je retiens, une fois encore, le plaisir de savoir ici, à deux pas de l'endroit où je vis, sur un territoire que l'on dirait pauvre de tout, les strates et les strates du monde en marche. »