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A Thann, au fond d une vallée alsacienne, par un après-midi ensoleillé d'avril 1915, l'autrice, une jeune femme, rejoint avec sa mère et sa petite sœur de 11 ans, d'autres femmes entassées à l'arrière d'un camion militaire. Destination ? La France. Que reprochait t-on à ces Alsaciennes ? Quand les Français sont arrivés pour reprendre les « chères provinces perdues », elles se sont proclamées allemandes, comme le stipulait le traité de Francfort de 1871, cosigné par la France et l'Allemagne, qui précisait que l'Alsace était allemande « à perpétuité ». Pour elles, les « libérateurs » étaient des envahisseurs.
Ce témoignage sentimental et... patriotique d'une enfant d'Alsace est un document rare car il contredit le roman national qui prétend qu'en 1914, l'Alsace tout entière attendait l'arrivée des « frères français », un drapeau tricolore à la main. Ce fut vrai pour certains, mais pas pour une bonne partie de la population que Paris refusait d'entendre. Parmi eux, se trouvaient des Alsaciens de souche et des Allemands d'outre Rhin venus s'établir là des décennies auparavant. Plus d'un siècle après, il est temps de cesser de nier l'existence de ces hommes et de ces femmes qui, tous, aimaient leur Heimat.
En annexe le traducteur tire de l'oubli le père de l'autrice, Karl Hils, le statuaire talentueux de la collégiale de Thann. La raison de son bannissement de la mémoire collective ? Il a certes embelli la ville mais il était né en Forêt-Noire sur la mauvaise rive du Rhin...