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Après les attentats de 2015, le débat sur la déchéance de la nationalité française a laissé apparaître le caractère symbolique et sentimental d'une nationalité. Dans une surenchère de démonstrations patriotiques, tout le monde est « Charlie » et clame son attachement à la nation et aux « valeurs » de la République.
La question de la nationalité a laissé des traces douloureuses dans l'histoire des Alsaciens. Plongeons-nous dans les années 1918 à 1922, voire 1924 : Marianne cédait alors aux sirènes de l'« antibochisme » et du racisme ! L'Alsace était livrée au nettoyage ethnique, aux cartes d'identité sélectives selon des critères héréditaires et à une politique de francisation despotique. Des Commissions de triage étaient chargées de châtier les « germanophiles » alsaciens.
Pour les Alsaciens, le chemin vers la nationalité fut souvent un parcours difficile. Pour accéder à la « réintégration dans la nationalité française », ils durent effectuer des démarches et des recherches généalogiques humiliantes. Au moindre soupçon de « germanophilie », ils pouvaient être expulsés.
Mais pour les Alt-Deutschen du pays, les « indésirables », ce fut un véritable drame : pour eux, qui s'étaient souvent entièrement identifiés à l'Alsace, ce fut l'expulsion manu militari vers l'Allemagne. Leur crime : être nés de parents allemands !
Grisée par une victoire inespérée, obnubilée par la haine du « Boche » et désireuse d'imposer rapidement son autorité en Alsace-Moselle, la France reniait ses prétendues convictions républicaines du droit du sol, de la fraternité, de l'égalité et de la tolérance. Elle s'abaissait à négliger les valeurs pourtant censées la fonder.