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Bien que certains réflexes nationalistes tendent à le dissimuler ou même à le dénier, ce constat s'impose : tout système scolaire se façonne à partir de références étrangères. L'espace transatlantique, depuis la première mondialisation des XVe et XVIe siècles, incarne un laboratoire privilégié de la fabrication de savoirs scolaires mêlés. Par l'action de passeuses et de passeurs, les pratiques et les méthodes pédagogiques les plus efficientes circulent, transitent, s'enrichissent ou sont rejetées.
Espace de domination, de rivalités, mais aussi de rencontres et de métissages, l'Atlantique fut pensé par l'anthropologue cubain Fernando Ortiz comme une zone de transculturation. Ce mécanisme donnant-don- nant fait sens, puisqu'il a contribué à l'émergence de reconfigurations particulièrement créatives. Par cette interpénétration des économies scolaires, nations américaines et européennes ont indéniablement développé et affiné de nouvelles réalités pédagogiques.
Cet ouvrage collectif, qui réunit d'éminents spécialistes brésiliens et européens, plaide pour un désenclavement de l'histoire de l'éducation, qu'il s'agit de penser au-delà d'une recherche des similitudes et des différences. Dans ce sens, il restitue l'idée d'une « homogénéisation silencieuse » des savoirs scolaires des deux côtés de l'Atlantique, bien davantage marqués par des échanges polyphoniques et des mécanismes d'emprunts et d'appropriations que par des constructions ex nihilo.