Le temps n'efface pas les souvenirs, notamment ceux ancrés dans une jeunesse malheureuse.
L'auteur nous dévoile son parcours en orphelinat (alors qu'il a ses père et mère) et institutions, établissements dans lesquels l'enfant n'est jamais informé des raisons des décisions et mesures le concernant.
L'originalité de ce témoignage tient en ce que Jean-Pierre Bernier, trente ans après son placement, est retourné à « son orphelinat » en qualité de surveillant.
Bien sûr l'évolution des conditions d'internat ont sensiblement évolué depuis son séjour, mais après quelques années d'expérience salariée, il réalise que la maltraitance physique, qui a disparu, a été remplacée par celle psychologique et administrative, le traitement des adolescents étant encore de nos jours sans chaleur humaine, ni considération...
C'est ainsi qu'avec un encadrement professionnel qualifié, « au-dessus de tout soupçon », une adolescente en plein désarroi mettra fin à ses jours.
Avant ce drame, l'auteur avait été licencié pour cause de « complicité avec les pensionnaires... ».
Il y a encore du chemin à faire pour que les enfants démunis bénéficient d'une égalité des chances !
Tel est le message fondamental de cet ouvrage attachant.