Le journal de Jérôme Kerviel

Le journal imaginaire et délirant du courtier le plus célèbre de l'histoire de la finance. Où l'on découvre qu'il a investi à lui tout seul le PNB de la Slovaquie alors que son compte bancaire personnel était à découvert de 3500 euros !

Demain, je me refais une petite santé. Je « pose » 200 millions sur un tracker de la mort et je renforce avec un future, des warrant call ou alors un swap de taux d'intérêt. Tout va dépendre de la façon dont mon concierge me souhaite une bonne journée.

S'il me dit : « fait pas chaud, pour un été ». J'investis 20 milliards sur la hausse du dax ; sinon, je joue la baisse.

7 h 21 : le con, il m'a dit : J'ai remis mon chauffage !

Qu'est-ce que je fais ? Je coupe la poire en deux et lâche 10 milliards. Il ne se rend pas compte, le bonhomme, qu'avec ce genre d'approximations la France peut perdre un quart de point de croissance !

C'est toujours pareil, avec la France d'en bas, ça parle, ça râle mais pour prendre des décisions, alors là il y a plus personne !

(...) J'affirme que, dans l'enceinte de la prison, les événements extérieurs n'ont que peu de prise. Il suffit de regarder la géographie des lieux pour voir que seule la révolution industrielle est passée par-là.

Pour le reste, c'est le moyen age. Alors, les statistiques sur le moral des ménages, l'indice de la production, le cours du pétrole, ou de n'importe quelle putain de matière dans l'univers... ici, rien ne viendra influer sur le cours des choses. C'est l'asphyxie.