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La valeur du travail
Le Covid-19 a posé à nouveaux frais la question de la valeur du travail, valeur symbolique et économique. Quel travail a de la valeur ? Comment traduisons-nous collectivement la valeur que nous accordons à un travail ? Quatre interrogations sont ressorties avec force. Celle de « l'inégalité des vies » d'abord. Quel travail abîme, voire épuise ? Quel travail est épanouissant ? Qui peut choisir son travail ? La question des frontières du travail ensuite, à travers la prise en charge des enfants et des proches âgés et les appels au bénévolat, pour fabriquer des masques notamment. Dans les années 1970, les féministes marxistes ont montré que les femmes réalisaient au sein du foyer des tâches qui, pour n'être pas rémunérées, n'en étaient pas moins du travail. Elles ont argumenté que le capitalisme ne pouvait fonctionner sans la captation de cette valeur. Le Covid-19 a rappelé l'actualité de cette analyse.
Il a aussi percuté le système de protection sociale. En activant un dispositif de chômage partiel, faisant de l'Etat et de l'Unédic les employeurs en dernier ressort de certains salariés, en prolongeant les droits de chômeurs et allocataires de minima sociaux sans pour autant étendre le parapluie à tous et toutes, le gouvernement est venu interroger la légitimité des critères d'accès à la protection sociale. La pandémie, enfin, a mis à mal les collectifs de travail. A travers l'essor du télétravail et le recours accru au management algorithmique, les relations professionnelles ont été transformées et parfois réinventées. Cette séquence sera-t-elle l'occasion de revoir les hiérarchies sociales qui structurent notre rapport au travail ? Est-il « délirant » de croire qu'on va produire, consommer et vivre comme avant ? Les frémissements sont là. Les enjeux sont de taille. C. M.