«On ne lit au fond que pour trouver la certitude du semblable comme une preuve de soi par autrui. Exister est à ce point exorbitant et étrange que la langue en général défaille et ne trouve pas les mots pour le dire ; exister, c'est sortir du naturel où tout coule tout seul, sans avoir besoin de le dire. Savoir qu'on existe, c'est sortir de l'entente naturelle muette, c'est sortir de la connivence avec la «nature» par une rupture radicale, celle du langage. C'est là un thème rebattu entre tous. Dans l'enfance, surtout, il est de multiples situations de non-concordance, d'impossibilité radicale de se faire entendre où il ne reste plus qu'à trépigner ou battre des bras de désespoir.»