Le côté obscur de la raison
La raison est souvent vue comme ce qui révèle la réalité, ce qui nous permet de la comprendre. Pourtant, il arrive qu'elle nous induise en erreur et nous enferme dans un monde d'illusions.
On peut le voir à l'échelle de la société : la « science » économique, en appliquant des dogmes évidemment absurdes (la rationalité des individus, l'efficience des marchés, l'infinité des ressources...) a basiquement amené le monde au bord de l'effondrement.
Ce genre d'erreurs n'est pas concevable : les gens qui promeuvent ces théories ne sont pas des crétins, ceux qui les croient non plus. À quel point faudrait-il manquer de capacités cognitives pour manquer quelque chose d'aussi évident ?
En creusant le sujet, j'ai réalisé qu'était en jeu un ressort fondamental de notre raison. En effet, le monde est un chaos absolu et pour l'appréhender, notre esprit doit le définir, ce qui implique de l'appauvrir. Or, il arrive que cet appauvrissement soit, en fait, l'objectif de la démarche.
J'ai appelé cela l'antéconcept, une notion qui pourrait refonder les sciences humaines et sociales.