Éducation, langues et mobilité aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion
Ce numéro de la Revue française d'éducation comparée est consacré à l'éducation, aux langues et à la mobilité dans les départements et territoires français d'outre-mer et dans quelques pays voisins.
La question de l'illettrisme dans les départements d'outre-mer est traitée par Lambert-Félix Prudent sous un angle historique. L'image de l'école s'est dégradée, constate-t-il. De vecteur de progrès, elle est devenue « facteur d'échec individuel et collectif ». Il rejoint Alain Bentolila qui qualifie certains systèmes éducatifs d'ex-colonies françaises de machines à fabriquer de l'analphabétisme et de l'échec.
Comment produire les choses ? Comment produire de la réussite scolaire ? Plusieurs contextes sont étudiés de façon comparative, Mayotte et La Réunion, Cuba et la Martinique et des propositions apparaissent.
L'instruction publique prend-elle suffisamment en compte les langues premières des élèves ? Les politiques linguistiques en Haïti, à la Dominique, en Guadeloupe, à Curaçao, en Guyane, sont interrogées. À Curaçao par exemple, la langue maternelle, le papiamento, est très présente à l'école et elle est perçue comme un constituant identitaire incontournable. C'est ce qu'affirme Raphaël Confiant : » le créole est notre " archive symbolique " (Dany Bebel-Gisler). C'est notre boîte noire ».
Enfin, la mobilité représente un enjeu fort dans ces terres souvent isolées. Les expériences de mobilité étudiantes et professionnelles sont analysées à La Réunion et en Martinique. C'est également à un autre type de mobilité que nous invite à penser Patrick Chamoiseau avec son ouvrage Frères migrants. Il nous invite à repenser notre société occidentale et à retrouver enfin notre humanité.