La bonne parole : une coopérante en Afrique anglophone

La bonne parole

Frais émoulus de l'université, nous étions un couple jeune et plein d'enthousiasme. Régulièrement publiés au Bulletin Officiel, ces postes en pays lointains, exotiques, nous tentaient comme une promesse d'échapper à la grisaille quotidienne et qui sait ? De retrouver les ciels de notre enfance en Algérie.

À l'École Normale, on nous avait convaincus que nous étions capables d'aller dispenser nos savoirs en tous points du territoire. Nous avons voulu aller plus loin, là où il nous semblait que nous pourrions nous réaliser pleinement, dans le cadre plus complexe de la Francophonie en pays anglophone. Enfants déracinés, soixante-huitards convaincus, idéalistes... voilà ce que nous étions.

À l'obtention du CAPES, nous sommes donc partis au Kenya puis au Nigeria y apporter « la bonne parole ». L'expérience a été pour nous d'une inépuisable richesse. Confrontés à d'autres moeurs, d'autres cultures, nos modes de pensée ont évolué. Et, si jusqu'au bout, la passion d'enseigner qui nous animait est restée intacte, nous avons gagné en lucidité - y compris sur nous-mêmes...

Ironique, le titre choisi pour ce livre n'en reste pas moins le reflet d'une réalité incontestable.