L'éducation esthétique selon Schiller : entre anthropologie, politique et théorie du beau

L'éducation esthétique selon Schiller

Entre anthropologie, politique et théorie du beau

Schiller avilit été séduit par la Révolution française, il est horrifié par la Terreur, il avait été tout d'abord peu inspiré par la philosophie kantienne, il s'y plonge à présent au contraire avec passion et a même l'ambition de la prolonger à sa manière. Se détournant de récriture dramatique, il entreprend de gagner une certaine distance réflexive pour s'expliquer à lui-même, au souverain dont il dépend (le Duc d'Augustenburg) et enfin au public lecteur de sa revue Die Horen, ce qu'est la nature humaine et comment une éducation esthétique pourrait permettre à l'homme de se réaliser, autrement et mieux que par une révolution. C'est donc essentiellement une étude anthropologique que nous offre Schiller, qui porte aussi l'empreinte de sa formation médicale d'origine, de son savoir-faire d'homme de théâtre, et de son talent de classique allemand. Dans leur tentative de combiner divers registres (réflexion politique, philosophie de l'histoire, critique de la civilisation moderne, philosophie transcendantale, théorie esthétique, anthropologie philosophique) Les Lettres paraissent donc véritablement une oeuvre en devenir, dont les multiples facettes empêchent une lecture linéaire. C'est de cette richesse foisonnante que rendent compte, chacun à sa manière, les auteurs réunis dans cet ouvrage, qui sont des connaisseurs chevronnés de Schiller et de son époque.