Sahel : entre crises et espoirs
L'espace sahélien présente une certaine spécificité fortement marquée par la tendance à l'assèchement climatique. Celui-ci induit des signes singuliers aux éléments du milieu naturel, notamment la végétation, l'eau et les sols. Ces traits distinctifs sont, comme par enchantement, renforcés par les pratiques quotidiennes des sociétés dans leur relation de subsistance à la nature. On découvre alors un Sahel, certes naturel, mais davantage marqué par les actions anthropiques. Cette interaction Homme/Nature est très présente dans les dynamiques sahéliennes et nous interroge sur le niveau d'équilibre à observer. Elle renvoie également à la perception du Sahel par ses populations mais aussi les autres.
Sahel : entre crises et espoirs aborde à la fois les questions d'occupation historique de l'espace sahélien, les difficultés de valorisation des ressources naturelles, les adaptations internes et suscitées de l'extérieur, les migrations et espoirs de lendemains meilleurs. Les différents auteurs revisitent les mutations observées et en cours au Sahel. Le Niger et le Burkina Faso demeurent les principaux cas cités dans cet ouvrage.
Dans beaucoup de pays sahéliens la dégradation des ressources naturelles s'est amplifiée avec les mouvements des populations qui ont envahi les régions méridionales à la suite des grandes sécheresses des années 1970 et 1980. Avec cette immigration, les espaces de faible densité démographique et à potentialités agronomiques fortes ont été colonisés. Même les aires protégées ont été progressivement grignotées par les nouveaux venus en quête de terres fertiles. Les conséquences de cette anthropisation se manifestent sur le terrain par une augmentation de la pression foncière avec parfois des conflits liés au droit d'usage.