In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
Surnommée « la Stalingrad italienne », la bataille de Montecassino a été l'une des plus féroces de tous les temps. Autour de cette abbaye bénédictine, tenue par l'armée allemande, moururent, durant quatre engagements, de février à mai 1944, plus de 50 000 hommes. Elle représenta aussi, pour l'armée polonaise du général Anders, l'occasion d'affirmer l'héroïsme des Polonais, qui comptaient un millier de juifs. Mais les combattants étaient aussi maghrébins, américains, britanniques, indiens, népalais ou maoris...
Pour Helena Janeczek, écrivain d'origine polonaise, dont une partie de la famille a été engloutie dans les camps de la mort, Montecassino n'est pas une bataille comme une autre, mais « un goulot de montagnes, de vallées et de rivières » où se sont croisés une multitude de destins, illustres ou aujourd'hui noyés dans l'oubli, « un lieu qui nous contient tous ». Dans ce livre puissant et foisonnant, elle confronte présent et passé, questionne, là où la mémoire des survivants est défaillante, les textes du général Anders ou de l'écrivain Gustaw Herling. La réalité autobiographique se mêle à l'invention romanesque et au travail d'archives, dans une démarche audacieuse et quasiment inédite, dans un même objectif : tenter de combler les vides, faire revivre des hommes et des femmes parfois écartelés entre leur identité et le drapeau sous lequel ils ont combattu. Quant à la langue d'Helena Janeczek, elle est aussi apte à communiquer l'effroi de la guerre qu'à manier l'arme de l'ironie, quand elle ne choisit pas la pudeur ou le « voile du mensonge, par piété filiale, pour confier la vérité à la littérature, et aux hirondelles ».