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Cet ouvrage rassemble des contributions dont certaines ont fait l'objet de publication dans des revues internationales et des ouvrages collectifs. Le fil qui les relie est une approche socioéconomique ouverte à la grande diversité des contextes culturels et historiques du Maghreb. De ce poste d'observation, l'auteur décèle l'importance des principes de la théorie des sites symboliques d'appartenance - diversité, singularité, complexité - ainsi que la nécessité d'une pédagogie d'accompagnement du changement.
C'est à la lueur de ce paradigme transversal associant croyances partagées et pratiques locales d'acteurs que la démarche proposée explicite un certain nombre de paradoxes dont celui qui met en lumière l'inertie des économies formelles face à la vitalité des économies dites informelles ne faisant l'objet d'aucune aide extérieure. A l'opposé du dynamisme de ces économies voilées, niées par la science économique dominante, la défaillance des économies officielles du Maghreb est donc à rechercher dans le parachutage de modèles inadaptés générant dette, pauvreté et migrations forcées. Le développement transposé s'y métamorphose, comme par enchantement, en une économie de rente. Dès lors, les économies officielles servent de débouchés aux forces globales du marché (firmes multinationales et expertises du développement) et à un enrichissement sans innovation des élites stériles au pouvoir. Cette économie du vide dissolvant est la racine du désarroi économique, social et identitaire des sociétés du Maghreb. Ces désordres sont décryptés, ici, en vue de promouvoir un paradigme de réconciliation entre les espaces vécus par les acteurs et le changement.
C'est dans cette tension qu'une économie politique de la proximité avec les femmes et les hommes concrets, en situation, surgit au travers des chapitres de ce volume. De fait, les économies dissidentes explorées suggèrent une révision interculturelle du savoir économique en général. Exigence d'autant plus forte que l'essoufflement de la civilisation économique globale est, aujourd'hui, incontestable tant au Nord qu'au Sud de la planète. Cette fin de paradigme est aussi la fin d'une certaine vision de l'Homme, de la nature et du monde.