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Comment se construire et se modifie au cours du temps la mémoire des exilés politiques, et notamment la mémoire des exilés politiques iraniens ? Comment les trajectoires de vie et les processus sociaux peuvent-ils affecter la conservation ou la transformation de cette mémoire ? Répondre à ces questions conduit immanquablement vers une analyse de la dynamique sociale de la mémoire, si bien que notre problématique, loin de se contenter d'un simple enregistrement des mémoires tirées de l'histoire orale, s'est principalement centrée sur une analyse sociologique du souvenir.
Cette étude se situe à la croisée de deux approches, celle de « carrière morale », empruntée à E. Goffman, et celle inspirée par M. Halbwachs qui montre en quoi la mémoire supposée « collective » et « homogène », forgée pendant la Révolution iranienne de 1979, est subjective. En fait, la mémoire éclate au fur et à mesure que les cadres sociaux de resocialisation des individus exploitent différents lieux d'exil, elle se transforme en fonction des nouveaux cadres de vie marquant les trajectoires des exilés.
« Nader Vahabi a fait un travail remarquable qui pénètre dans la subjectivité des migrants politiques iraniens et révèle en quoi, malgré une double constance et l'appartenance à la même famille politique, la dimension individuelle engendre trois styles différents dans le processus l'adaptation de la mémoire à la realité nouvelle. Chacun de ces styles déplace le lieu de la douleur et les syndromes d'angoisse et de déchirement. Ils ne disparaissent pas pour autant, seulement, ils opèrent différemment et Vahabi le montre bien. »
F. Khosrokhavar