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«Faire traverser une autoroute à un troupeau de chats», voilà ce qu'est devenue la gestion d'une université au lendemain de la réforme dite «Liberté et Responsabilité des Universités (LRU)» d'août 2007. Alors qu'elle devait permettre à chacun de se recentrer sur ses missions et «libérer les énergies», cette réforme n'a pas tenu ses promesses. Pire, aucun des grands dossiers n'a réellement été traité : qu'il s'agisse du premier cycle universitaire, de la fusion des universités, de leur rapprochement avec les grandes écoles ou encore de la lisibilité du paysage universitaire. Les universités sont aujourd'hui soumises à un risque de gestion si élevé que la prise de risque scientifique et pédagogique, tant recherchée par les Pouvoirs publics, est devenue plus difficile. C'est pourquoi l'autonomie de gestion accordée aux universités est en passe d'être un échec.
Pourtant un chemin de crête existe, respectueux des missions de création et de transmission des connaissances traditionnellement dévolues à l'Université : c'est celui du mutualisme qui conjugue un impératif d'efficacité et de collégialité. Alors, pourquoi continuer à s'évertuer à importer au sein des universités une logique managériale, aux antipodes de la culture universitaire et aux effets aussi dévastateurs ?