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Les relations économiques franco-allemandes n'ont rien d'un grand fleuve tranquille. Relativement équilibrées jusqu'à la chute du Mur, elles n'ont pas résisté à la forte ascension multisectorielle de l'économie allemande, une fois parachevée la réhabilitation de l'ex-RDA.
L'Allemagne a bâti son économie sur la théorie de l'offre, d'essence libérale, reléguant la demande domestique à un rôle second. Ses fondamentaux sont solides et éprouvés, tels que la primauté absolue de la compétitivité, la stricte orthodoxie budgétaire, la culture de stabilité, l'importance donnée à la formation professionnelle, et la création d'un socle résilient d'entreprises de taille intermédiaire (ETI), épine dorsale de son économie.
Ce sont autant de facteurs décisifs qui font défaut à la France, laquelle, de son côté, cultive toujours une stratégie économique basée sur la demande, mais financée de plus en plus par emprunt. Les oppositions stratégiques des deux économies et celles de leurs grandes entreprises apparaissent de plus en plus fortes et ce nouveau duel analysé dans l'ouvrage au niveau de chaque secteur est dominé par l'Allemagne.
Pourtant, de gros nuages noirs se profilent à terme sur l'avenir de cette dernière, en raison de son déclin démographique et de sa difficulté à renouveler sa gamme de production technique demeurée trop classique dans un monde dominé par la culture high-tech. Malgré cela, au niveau des deux États, les relations sont demeurées pourtant cordiales, car ils doivent gérer en commun un bien inestimable, l'euro, dont ils ont su profiter tous deux, mais pour des raisons strictement différentes. Sans lui, leur avenir s'assombrirait, et celui d'une l'Europe unie aussi.