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En cent jours, des mois d'avril à juillet 1994, le génocide du Rwanda a fait entre 800 000 et 1 200 000 morts, en grande majorité tutsis. Par le poids de quel fardeau historique leurs assassins hutus étaient-ils écrasés, par quel danger primordial se sentaient-ils menacés dont ils crurent se libérer en dépeçant leurs voisins tutsis, en violant leurs femmes et en fracassant le crâne de leurs enfants?
La littérature affirme que ce génocide aurait été planifié. Le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), qui juge ses «organisateurs», n'a, en dépit des condamnations prononcées, rien établi de probant à ce sujet. Dans l'état actuel des connaissances, l'historien n'est pas davantage en mesure de démontrer qu'un groupe attendait dans l'ombre pour déclencher, au jour «J», à l'heure «H», un plan d'extermination. Mais le génocide des tutsis a pourtant eu lieu...
Serions-nous alors en présence d'un mouvement de «folie» collective, ancré dans un lourd contentieux «ethnique», amplifié par la situation de guerre que connaissait le pays depuis 1990? Peut-être. Mais ce génocide dont les origines seraient alors à rechercher dans l'histoire ancienne du Rwanda a aussi des causes contemporaines. C'est en effet au XXe siècle que la société rwandaise fut déstructurée: d'abord, par une évangélisation à la fois massive et superficielle, mais dans tous les cas éradicatrice de la morale traditionnelle et de ses interdits; ensuite, par le placage d'idéologies et de principes politiques inadaptés, comme la démocratie universelle et le multipartisme. Au Rwanda, ce furent des facteurs de divisions, de confrontations et non de coagulation du corps social.
Dans ce livre qui utilise largement les archives du TPIR, l'auteur renouvelle en profondeur tout ce qui, jusque-là, avait été écrit sur le génocide du Rwanda.