Le Kâma Sûtra a souvent été réduit à un simple manuel d'érotisme. Tableau de l'art de vivre d'un citadin civilisé et raffiné, il complète par une théorie de l'amour, de la sexualité et du plaisir, les traités de politique, d'économie et de morale que sont l'Artha Shâstra et le Dharma Shâstra. Il entreprend une étude systématique et sans préjugés de tous les aspects essentiels de l'existence.
Le puritanisme, la religiosité et le faux mysticisme qui sévissent dans l'Inde moderne n'existent pas dans la société décrite par Vâtsyâyana et ses prédécesseurs.
Vâtsyâyana semble avoir été un brahmane, un grand lettré, à une époque d'effervescence culturelle (IVe siècle avant notre ère). Considéré comme une science annexe de la tradition religieuse, l'art érotique faisait partie de l'éducation des enfants et des adolescents.
Les sources et les commentaires, habituellement séparés du texte, restituent la tradition dans toute son ampleur. Alain Daniélou, pour la première fois, traduit les commentaires hindi et sanskrits, et redonne au Kâma Sûtra toute la vigueur de son enseignement.
Le Kâma Sûtra reste d'une actualité surprenante, bréviaire de l'amour pour tous les temps.