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Igor Sevken, le protagoniste de La Porte dorée, est un écrivain slovène de soixante-cinq ans qui a connu, durant la Seconde Guerre mondiale, les camps d'extermination du régime nazi. Depuis, dans ses écrits, il témoigne pour ceux qui n'en sont pas revenus de «leur fin injuste». Quand il reçoit la première lettre de Lucie Huet, il est en train de rédiger un essai sur le traitement narratif de la guerre dans la littérature. Une correspondance s'engage entre l'homme mûr et la jeune femme de trente ans. Lucie fait parfois allusion, dans ses lettres, à une expérience douloureuse, indicible, qui l'a marquée à jamais. A l'occasion d'un séjour à Paris, Igor et Lucie se rencontrent. Ils marchent dans la ville et parlent longuement : quels maux est-il possible de comparer aux camps d'extermination ?... Bientôt, ils deviendront amants et Lucie se confiera : fillette, elle a été victime de la passion incestueuse de son père, «autre forme du mal absolu».
Le thème qu'aborde ce roman est grave : le «mal absolu» que subit un individu dans sa vie personnelle est-il comparable au «mal absolu» historique que subit un peuple ? C'est également une magnifique rencontre amoureuse puisque, comme le dit Igor Sevken, seul l'amour, cette harmonie parfaite des esprits et des corps, permet de ne jamais s'écarter trop du chemin des hommes. A ce titre, La Porte dorée, tout de dialogues et de promenades, est un des grands romans d'amour de ce début de siècle, un amour entre deux adultes responsables, sensibles et conscients des ravages que le temps, qu'il soit historique ou individuel, exerce sur chacun de nous.