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A la fin de l'année 1974, le journaliste Orlando Barone eut l'idée de réunir autour d'une table les deux «lions» de la littérature argentine, Borges et Sabato, afin qu'ils échangent leurs idées au cours d'une conversation très libre. Ce sont ces entretiens historiques que l'on retrouvera mot pour mot dans ce livre.
Les deux auteurs se livrent volontiers avec passion et non sans malice à une joute amicale dans laquelle ils mettent au clair leurs divergences d'opinions et de tempérament.
Des thèmes aussi variés que la réalité et les rêves, l'idée de Dieu, l'amour, l'art de traduire, le tango, le théâtre et le cinéma s'entremêlent constamment à une multitude de digressions qui composent une vaste mosaïque de l'intellect et de l'imagination.
Cet échange verbal d'une grande richesse doit toute sa fraîcheur à la spontanéité qui l'anime et offre au lecteur un tableau saisissant et inattendu de la personnalité des deux grands écrivains.
Sabato : Au temps de la Révolution française il y avait des livres qui s'appelaient quelque chose comme Vierge et républicaine, avec la moralité donnée dès le titre. On peut imaginer ce que cela valait. Mais toutes les révolutions sont moralistes et puritaines. En Russie on a écrit des pièces de théâtre avec des titres comme La Tractoriste exemplaire... Les révolutions sont conservatrices en art. La Révolution française n'a pas pris comme paradigme Delacroix, le peintre de la passion et de la rébellion, mais l'académique David, le plus grand des pompiers.
Borges : Quand Bernard Shaw était en Russie, il leur a conseillé de fermer le musée de la Révolution. Evidemment, il fallait éviter que les mauvais exemples n'influencent le peuple...