"C'est un récit bien extraordinaire, une "hallucination", un "rêve" portugais. Dans une ferme de l'Alentejo, par un dimanche caniculaire de juillet, le narrateur, un Italien qui lit à l'ombre d'un mûrier Le Livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa, s'endort : il rêve qu'il erre par cette même après-midi "dans une Lisbonne déserte et torride" où il rencontre, indifféremment "des vivants et des morts". Requiem a été écrit directement en portugais. "Une histoire pareille ne pouvait être écrite qu'en portugais" explique Tabucchi dans une note liminaire, exigeait en tout cas "une langue différente, une langue qui soit un lieu d'affection et de réflexion". Pour ce Toscan auteur de récits singuliers, rien d'étonnant à ce que cette osmose ait pris le visage emblématique de Fernando Pessoa, figure tutélaire et ange protecteur, fantôme éternel de Lisbonne."
Antoine de Gaudemar Libération