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Qui était le général Franco ? L'accès aux documents, possible depuis 1976, a transformé les conditions de la recherche historique. D'importantes publications en Espagne et dans le monde anglo-saxon ont enrichi la connaissance du personnage qui fut l'un des plus adulés et des plus détestés du XXe siècle. Vingt ans après sa mort, il était temps qu'un historien français analyse l'étonnant destin du Caudillo, un destin que rien dans sa jeunesse ne laissait présager. Né en 1892 dans une famille de la classe moyenne, méprisé par son père, ce fut un élève moyen et anonyme, plutôt timide. Or, il va s'illustrer immédiatement sous l'uniforme au Maroc par son courage et son sens du commandement. A partir de 1916, il sera l'officier le plus jeune de son grade dans tous les cas de figure jusqu'à sa promotion comme général en 1926, à trente-quatre ans. Rallié de dernière heure à l'insurrection de juillet 1936, préparée sans lui, il en devient le chef unique, à la suite de la disparition accidentelle des autres "leaders" éventuels. Mais comment a-t-il pu régner trente-six ans au terme de trois ans d'une guerre civile que, estime B. Bennassar, Franco a peut-être fait durer pour asseoir son pouvoir ? Parce que, viscéralement catholique et anticommuniste, mais pas dogmatique, il a su, selon les cas, s'appuyer sur l'une ou l'autre des forces contradictoires du régime. Grâce aux divisions de ses adversaires, grâce à une presse soigneusement contrôlée, grâce à une répression d'abord très dure puis vigilante, grâce à sa prudence pendant la Seconde Guerre mondiale, grâce à son anticommunisme qui, au temps de "la guerre froide", a valu au dictateur de n'être plus diabolisé par les démocraties occidentales, grâce enfin à son inculture économique qui l'a conduit à partir de 1957 à "laisser faire" des techniciens conservateurs, mais libéraux, qui ont ouvert l'Espagne à l'économie de marché, aux dépens de l'autarcie.
Bartolomé Bennassar a divisé son livre en deux parties : d'une part l'histoire d'une vie au fil de la chronologie, d'autre part les clefs pour comprendre Franco : les frustrations de la jeunesse ; la "baraka" ; le culte du moi ; le sens de la manipulation des hommes ; la passion du pouvoir pour le pouvoir ; la crainte implicite du pays de voir renaître la folie collective qui avait produit la guerre civile, dont le spectre fut longuement entretenu par le régime franquiste.