Zenia est morte, tuée au Liban. Pour Tony, Charis et Roz, trois vieilles copines, réunies dans un restaurant de Toronto, c'est d'une certaine manière un soulagement. Cette fille étrange, connue à l'Université, et à qui toutes trois avaient accordé leur amitié, leur a pris à chacune un homme, dévastant leur vie...
Mais voici que Zenia reparaît. Inexplicablement. Inchangée, mais seulement un peu plus carnassière. Et ces trois femmes, à la vie confortable et rangée après les années de féminisme, vont être contraintes de s'interroger : Zenia n'est-elle pas avant tout le reflet vivant de leurs fantasmes, de leurs contradictions, de leurs malaises inavoués ?
La grande romancière canadienne ne nous offre pas seulement, avec ce livre, un suspense aux limites du fantastique. Elle radiographie toute une génération de femmes avec ses idéaux peut-être, et ses illusions.
La Voleuse d'hommes tourne autour du thème suivant : toutes les femmes sont-elles des salopes ? La question ne date pas d'hier, mais elle était généralement posée - et implicitement résolue - par les hommes. Qu'une femme s'avise de la formuler est en soi une provocation.
Gérard Meudal, Libération.