La fuite en Pologne

Eric, quinze ans, a disparu depuis plusieurs jours. Son entourage - parents, grand-mère, camarade, professeur - s'interroge, tâchant de débrouiller les fils d'une vie secrète, exigeante et fragile. Quel rôle a joué la femme de trente ans qui l'avait pris pour amant ? Eric a-t-il cherché à rejoindre en Pologne Katia, la jeune fille aimée à Paris ? Peu à peu se dessine le portrait du jeune garçon, comme dans un miroir brisé dont on rassemblerait les morceaux.

A travers Eric, sur la toile de fond de la petite bourgeoisie parisienne d'aujourd'hui, c'est l'adolescence de toujours qu'explore Jean-Marie Rouart. Un âge hanté de rêves, de révoltes, de désarrois, de ces aspirations à l'absolu qui n'ont cessé de fasciner le romancier d'Avant-guerre (prix Renaudot 1983), du Cavalier blessé et du Voleur de jeunesse.

Dans ce roman à la fois pur et roué, Jean-Marie Rouart s'est bien gardé de s'appliquer en tâcheron à observer l'époque. Son encre sympathique, la chaleur aidant, fait simplement apparaître une silhouette de notre temps, celle d'un jeune prince blessé.

Antoine Blondin.