In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
C'est ici le roman d'un jeune homme qui vient d'avoir vingt ans et se nomme Flaubert. «Voilà devant moi mes livres sur ma table, mes fenêtres sont ouvertes, tout est tranquille, la pluie tombe encore un peu dans le feuillage, et la lune passe derrière le grand tulipier qui se découpe en noir sur le ciel bleu sombre.» Il achève cette Education sentimentale où il s'est partagé entre deux personnages : «Ce caractère de Jules n'est lumineux qu'à cause du contraste d'Henry. Un des deux personnages isolé serait faible.» Et surtout, il faut bien que le livre soit nourri de sa double tentation : la province et Paris, l'étude et la vie sociale, le rêve amoureux et la liaison.
Flaubert n'a jamais publié ce grand roman. Il a eu tort. Mais il l'a conservé, laissant ce soin à d'autres. Il en a repris le titre, pour un tout autre ouvrage, comme si cette Première Education sentimentale, ou plutôt cette Education sentimentale se devait, comme celle qui la suit, de manifester à nos yeux un permanent «effort de fusion entre [les] deux tendances de [son] esprit : celle qui est éprise de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l'idée» et celle qui «fouille et creuse le vrai» tant qu'elle peut.