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Au milieu du XIXe siècle, lorsque des photographes parisiens donnèrent naissance au commerce des photographies «obscènes», ils ne fixèrent pas sur leurs plaques de verre des témoignages documentaires sur ce que la loi confinait dans la sphère privée, mais mirent en scène leurs modèles pour construire une sorte d'utopie sexuelle. L'utilisation de la photographie et ensuite du film imposa ainsi dans la représentation de la sexualité un nouveau paradigme qui inaugura l'ère de la pornographie moderne.
Partant d'une lettre de Paul Eluard adressée à Gala en 1926 dans laquelle le poète raconte avoir vu dans le cinéma pornographique «[...] la passion contre la mort et la bêtise», Frédéric Tachou relève le défi d'une évaluation du phénomène culturel naissant. En s'appuyant sur l'analyse approfondie de photographies et de films produits entre 1850 et 1950, il propose une approche critique des nouvelles conditions sous lesquelles s'élabora une relation aussi inédite qu'originale entre le spectacle du sexe et le spectateur. L'auteur gage que le système de signes propre à ces photographies et à ces films, combinant illusion et réalité, a permis la mise au point d'un instrument redoutable par lequel les fantasmes sexuels des individus peuvent s'échanger avec une fantasmagorie plus collective. Dans des sociétés aptes à transformer tous les aspects de la vie en marchés, où des qualités se changent en quantités, le monde du fantasme ne peut pas être épargné.