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Amputer, bastonner, décapiter, ébouillanter, lapider, scier : les punitions infligées dans l'Antiquité sont parfois (lugubrement) banales, mais les Grecs et les Romains ont aussi su faire preuve d'une grande ingéniosité. Phalaris, tyran de Sicile, fait rôtir ses victimes dans un taureau de bronze qui transforme les hurlements des malheureux en mugissements désespérés ; le Romain Védius Pollion se sert de ses esclaves maladroits comme d'une pâture pour son vivier de murènes. Quant aux coupables d'adultère, punis à l'aide d'un raifort, d'un poisson ou bien exhibés sur un âne, ils pâtissent de l'imagination des Anciens. Les châtiments divins sont plus extraordinaires encore : Marsyas est écorché vif par Apollon et Érysichthon, frappé d'une faim insatiable, en est réduit à dévorer ses propres membres.
C'est en une visite guidée de ce petit musée des horreurs que consiste ce livre, à travers plus d'une centaine de textes en traduction, sans négliger cependant d'explorer, derrière d'effrayantes anecdotes, les ressorts profonds qui expliquent la violence de la répression : en somme, pourquoi sévir ?
Guillaume Flamerie de Lachapelle est maître de conférences de langue et littérature latines à l'Université de Bordeaux 3. Il est l'auteur d'une traduction des Sentences du mimographe Publilius Syrus (Paris, 2011) et d'une monographie intitulée Clementia. Recherches sur l'idée de clémence à Rome, du début du 1er siècle a.C. à la mort d'Auguste (Bordeaux, 2011).