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L'imposture, c'est, d'abord, de ne pas chiffrer la ressource en eau et d'affirmer, sans preuve et sans vergogne, le manque d'eau, les sécheresses à venir, les consommations irresponsables, la nécessité de ne pas gaspiller le «précieux liquide».
L'imposture, c'est de culpabiliser les «consommateurs» pour «économiser» quelques litres d'eau, alors que coulent sous leurs yeux, chaque seconde, des milliers de mètres cubes qui vont se perdre en mer.
L'imposture, c'est de laisser croire que l'eau domestique est «consommée» alors qu'elle est recyclée, notamment en France où elle retourne pour l'essentiel au milieu naturel après épuration.
L'imposture, c'est de feindre d'ignorer que les racines des végétaux ne descendent jamais jusqu'à la nappe phréatique.
L'imposture, c'est de s'opposer à la construction de barrages, alors qu'ils bloquent les crues ravageuses, valorisent leur énergie et protègent les populations de l'aval.
L'imposture, c'est d'annoncer des guerres de l'eau qui n'auront pas lieu.
Si le manque d'eau ne menace pas l'humanité, en revanche, des investissements considérables sont nécessaires pour produire plus et mieux d'eau potable, notamment dans les pays pauvres. Si des pénuries existent, et elles concernent le tiers de l'humanité, ce n'est pas un problème d'eau brute, toujours disponible pour peu qu'on la cherche, c'est un problème d'argent. Mais force est de constater que la solidarité est moins abondante que l'eau.