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En janvier 1959, moins de cent jours après son élection, le pape Jean XXIII, un petit homme débonnaire de 77 ans, annonce la convocation d'un concile afin de faire un grand aggiornamento (mise à jour) de l'Église catholique romaine.
Trois ans plus tard, le 11 octobre 1962, 2 500 évêques venus du monde entier se réunissent pour la première fois dans la basilique Saint-Pierre de Rome sous les caméras du monde entier.
La bataille entre les conservateurs qui condamnent la modernité et les progressistes qui veulent ouvrir l'Église au monde va se livrer pendant quatre sessions de deux mois chacune, de 1962 à 1965.
On ferraillera sur le latin, la place de la Bible, le gouvernement de l'Église, la liberté religieuse, l'oecuménisme, les juifs, les autres religions, la contraception, la paix et la guerre, la pauvreté et la justice sociale...
Ce gigantesque débat est porté par des hommes hauts en couleur, comme le terrible cardinal Ottaviani, préfet du Saint-Office. Parmi les théologiens les plus jeunes, le Suisse Hans Küng et l'Allemand Joseph Ratzinger font figure de «révolutionnaires». Dans l'affrontement des opinions s'expriment les caractères, les convictions, les émotions. La réalité du coeur et de l'âme qui se dévoile rend tous ces hommes profondément émouvants et nous fait éprouver à leur égard de l'amitié et même de la fraternité.
Le Concile de Vatican II a changé la vie quotidienne de plus d'un milliard de catholiques. Mais la question de la relation de l'Église catholique avec le monde demeure aujourd'hui plus aiguë que jamais. Les lignes de failles qui parcourent l'assemblée concilaire, et qui sont les zones de fractures de l'Église d'aujourd'hui, donnent à cet événement cinquantenaire une brûlante actualité.