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Le cahier d'Aram
Grigor, mon cousin et moi, allions à pied ; de temps en temps, ma mère me faisait monter dans la charrette et marchait un peu. Grigor avait emmené un cheval et il me laissait souvent le monter, car la charrette était prévue pour un seul cheval et cela le fatiguait moins. Eh bien, une fois où je marchais, nous avons trouvé une femme à moitié allongée sur le bord du chemin. Elle m'a tendu un tout petit enfant et m'a dit en respirant fort et par à coups :
- Emmenez le petit, je n'en peux plus.
Je l'ai pris dans mes bras. Mais Grigor et Maryk, qui avaient tout vu, ont fait monter la femme dans la charrette et avant d'arriver à la ville elle était déjà morte dans les bras de ma mère. Je me demandais d'où elle venait et quelles choses terribles elle avait pu voir, et on peut dire que ma peau d'enfant s'est détachée d'un coup.
Aram, un adolescent de quinze ans semblable à tant d'autres, n'aurait peut-être jamais écrit son histoire s'il ne s'était soudain trouvé plongé dans un exode massif afin de fuir une mort certaine. En 1915, le gouvernement turc décréta en effet l'extermination du peuple arménien et, comme Aram, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, subirent les persécutions les plus sauvages et cruelles du XXe siècle.
Avec Le cahier d'Aram, Maria Àngels Anglada sauve de l'oubli le génocide arménien en livrant un récit sobre et sensible. Sa plume saisit l'horreur et la tempête avec finesse, offrant ainsi aux victimes de l'Histoire la possibilité d'un hommage, pour l'éternité.
« D'une plume subtile au pouvoir d'évocation extraordinaire, rythmant sa fiction de documents d'archives qui tombent comme des couperets, Maria Àngels Anglada raconte comment l'art permet de résister à l'horreur.
Un chef-d'oeuvre de délicatesse. »
Olivia de Lamberterie, Elle
« Superbe roman que celui-ci, magistral et concis, dans le sillage des textes les plus forts d'un Jorge Semprun, d'un Robert Antelme ou d'un Primo Levi. »
David Rey, Librairie Atout livre, Paris, XIIe arrondissement
« Difficile d'éviter les fausses notes avec l'approche romanesque des camps de la mort. C'est l'exploit pourtant réussi par la grande romancière catalane Maria Àngels Anglada qui a écrit Le violon d'Auschwitz avec une rigueur documentaire aussi déchirante que son invention dramatique. »
Frédéric Vitoux, Le Nouvel Observateur
« Un récit étonnant qui n'est pas sans rappeler Le pianiste de Wladyslaw Szpilman. »
Sandrine Maliver, Librairie Sauramps, Montpellier