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Convoquée en 1934 par la police viennoise et priée de décliner son identité, une belle femme de cinquante ans rétorque : « Je suis la petite-fille de l'empereur François-Joseph et la fille du prince héritier Rodolphe ! Cela vous suffit-il ? »
Si les Habsbourg comptent nombre de personnages romanesques à travers les siècles, il restait encore à découvrir la figure singulière et contrastée d'Élisabeth-Marie (1883-1963), dite « Erzsi ». Enfant unique du suicide de Mayerling et petite-fille préférée du vieil empereur, elle fut rebelle comme son père tout en restant archiduchesse dans l'âme bien après la chute de l'Empire austro-hongrois.
Un premier mariage avec le prince Otto Windisch-Graetz tourna vite au cauchemar mais n'aboutit à une « séparation de table et de lit » qu'en 1924. À cette époque, Erzsi avait déjà rencontré le véritable homme de sa vie, Leopold Petznek, figure majeure du parti social-démocrate autrichien. Elle-même y adhéra. Dans la tourmente des années trente, la fortune et les relations de celle qu'on appelait désormais l'« Archiduchesse rouge » lui permirent de venir en aide aux camarades persécutés.
Ayant survécu à l'enfer de Dachau, Petznek finit par épouser sa compagne de trente ans. Mais l'après-guerre n'eut rien de radieux pour le couple dont la demeure viennoise fut longtemps occupée par les autorités militaires françaises. Veuve inconsolable à partir de 1956, Élisabeth-Marie n'eut bientôt plus pour seuls amis que ses bergers allemands.