Ce livre montre comment l'étude des langues a toujours proposé une certaine vision des communautés linguistiques et de leurs rapports, et comment cette vision a pu être utilisée pour justifier l'entreprise coloniale.
En un sens, la linguistique a été longtemps une manière de nier la langue des autres peuples, cette négation, avec d'autres, constituant le fondement idéologique de notre «supériorité» - celle de l'Occident chrétien - sur les peuples «exotiques» que nous allions asservir.
Le phénomène n'a pas disparu avec la «décolonisation». Louis-Jean Calvet le montre à travers un certain nombre de comportements, non seulement outre-mer, mais à l'intérieur même de l'hexagone où les langues régionales demeurent les victimes d'un impérialisme linguistique dont l'un des masques les plus récents est peut-être celui de la francophonie.