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Un pamphlet somptueux écrit avec une kalachnikov et un saxophone. La kalachnikov, c'est pour le torero. Et le saxophone, pour le taureau.
Corrida, basta ! est le texte intime d'un poète qui a passé son enfance dans le Sud-Ouest, et le texte d'indignation d'un pamphlétaire qui ne manque pas de munitions.
De la corrida, Christian Laborde dénonce la cruauté, la vulgarité, les mensonges. Pour mieux dézinguer cette «chorégraphie charognarde», il convoque Joaquim Du Bellay, Victor Hugo, Ernest Coeurderoy, Marguerite Yourcenar, un pape, des imams, des scientifiques, des philosophes, le dalaï-lama, Isaac Bashevis Singer et, bien sûr, saint François d'Assise.
Le moment le plus insoutenable est celui où Laborde, gommant les mots espagnols, effaçant les couleurs criardes, arrêtant la musique folklorique, décrit les tortures tantôt admises tantôt clandestines subies par le taureau lors du tercio de piques, du tercio de banderilles et du tercio de mise à mort. Le moment le plus beau, le plus émouvant, est celui où il s'adresse au taureau, le contemple sous la lune, le peint dans sa beauté rayonnante.