In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
Il faut dire tout de suite que ce livre est une fête et que Jean d'Ormesson est un écrivain qui aime la vie. «J'ai toujours soutenu que la littérature n'était ni un devoir, ni une corvée, ni un hochet futile, ni un instrument de combat, ni une pédanterie laborieuse, mais un plaisir. Aussi haut qu'on voudra, aussi profond qu'on pourra, mais d'abord un plaisir.» La fête est partagée et le plaisir de l'auteur sera aussi celui du lecteur de ce volume. Tous les étages du talent de Jean d'Ormesson y sont en effet rassemblés. Un essai autobiographique ouvre la marche, Du côté de chez Jean. Un homme encore jeune s'avance et nous dit d'où il vient. Trois textes traduisent une passion, celle de la littérature, et ils forment le coeur battant du livre. Mon dernier rêve sera pour vous, biographie sentimentale de Chateaubriand, Une autre histoire de la littérature française, Et toi mon coeur pourquoi bats-tu, anthologie qui mêle prose et poésie selon l'ordre du coeur. Un roman, enfin, Voyez comme on danse, évoque les rondes et les douleurs amoureuses qui ne sont plus et qui pourtant demeurent.
D'un texte à l'autre, Jean d'Ormesson nous livre ses souvenirs les plus précieux et les portraits de quelques femmes irrésistibles, Pauline de Beaumont, par exemple, ou Juliette Récamier, aperçues autour de Chateaubriand qu'il a suivi pas à pas. Il rend visite à ses amis. Et ils sont nombreux : Chateaubriand bien sûr, encore et toujours, mais aussi Bossuet, Molière, Flaubert, Marguerite Yourcenar, Cioran, Aragon, pour n'en citer que quelques-uns. Jean d'Ormesson nous les présente chacun à leur tour, sans jamais nous priver de ses commentaires personnels. Le rêve éveillé, l'amour de l'Italie et des îles grecques, la présence de l'amitié et surtout la littérature comme une nécessité dessinent un univers intérieur. Jean d'Ormesson aime la vie, mais il nous dit aussi, à la façon de Pessõa, que «la vie ne suffit pas».
Daniel Rondeau