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Il a laissé son nom à une rue de Manhattan ; il était le gourou des guitaristes de sa génération ; il a enregistré une trentaine d'albums... et vous ne le connaissez pas. Dave Van Ronk, le «chanteur blanc à la voix noire», a pourtant inspiré les plus grands, à commencer par Bob Dylan, qui lui «emprunta» la version la plus célèbre de «The House of the Rising Sun».
Avec malice et franc-parler, ces Mémoires retracent le parcours d'un amoureux du jazz et du blues qui se plonge, dès les années 1950, dans l'atmosphère bohème qui règne à Greenwich. Sur le ton modeste et grande gueule qui a fait sa légende, il révèle les débuts chaotiques de Bob Dylan, Joan Baez, Tom Paxton, Gary Davis, Simon & Garfunkel, Mississippi John Hurt... et tant d'autres. Ami généreux ou insupportable puriste, il se fait constamment piller et ne s'en plaint jamais ; même quand il reste dans l'ornière, à dépendre de contrats mesquins. Loser ? Van Ronk fait surtout figure d'incorruptible, au-dessus de la mêlée. C'est en tout cas dans cet esprit que Joel et Ethan Coen ont conçu le personnage principal de leur film, Inside Llewyn Davis, dont l'odyssée s'inspire de celle de Dave Van Ronk.