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Ces dernières décennies, la renaissance du terrorisme, les soubresauts en Algérie et au Proche-Orient, les récentes manifestations de repentance en France rappellent que le bilan du colonialisme, cet envers sombre de la colonisation, est plus que jamais d'actualité. Autour de Marc Ferro, une équipe d'historiens retrace les pages sanglantes, les excès, les méfaits mais aussi les discours de légitimation de l'entreprise coloniale.
Les conquêtes, puis les luttes pour l'indépendance ont indéniablement constitué les épisodes les plus meurtriers de la colonisation: exterminations de peuples entiers dans un cas, guerres destructrices dans l'autre; mais la colonisation ce fut aussi la traite et l'esclavage, c'est-à-dire la déportation de dix à quatorze millions d'hommes et femmes; ce fut, une fois l'esclavage aboli, le travail forcé et les terribles conditions sanitaires qui lui étaient associées. Une exploitation économique que le XIXe siècle industriel accéléra et systématisa. Et tout au long de ces épisodes, les nations conquérantes défendirent une idéologie qui, loin de cacher les excès commis, comme on veut bien le croire aujourd'hui, visait à les justifier.
Mais on découvre aussi que les violences de la colonisation n'émanent pas seulement de l'Occident et qu'elles ont existé dans le monde arabe puis ottoman; que sous le vocable d'"expansion territoriale", la Russie puis le Japon n'ont pas organisé autre chose qu'un système d'exploitation ou de négation d'une identité nationale; et que le racisme qui a accompagné et couvert les excès de l'entreprise coloniale a pu déteindre chez certains peuples colonisés.
Enfin, le colonialisme n'a pas seulement laissé des blessures difficiles à cicatriser: il se perpétue au XXIe siècle sous de nouvelles formes que Le Livre noir met en évidence.