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Il y a cent ans, la reine Victoria mourait et entrait dans la légende comme une petite dame vêtue de noir, obèse et impérieuse. Son nom symbolise un siècle d'hypocrisie, d'austérité sourcilleuse, de chasteté puritaine. Le moment est venu de corriger le mythe d'une Victoria <>.
La reine du plus grand empire depuis la Rome antique, la grand-mère de l'Europe, la souveraine de la révolution industrielle était une femme sensuelle qui aimait les hommes beaux, les soldats en uniforme, les Ecossais en kilt, les Indiens en turban. Meilleure danseuse du royaume, elle raffolait des bals qui ne se terminaient qu'à l'aube, elle ajoutait du whisky à son thé, apprenait l'italien en chantant du bel canto. Aux nobles lords, elle préférait ses serviteurs simples et bons. Son peuple l'appelait <>. Enthousiasmée par les fleurs et les couleurs de la Méditerranée, elle a lancé la mode de la Côte d'Azur. Passionnée, elle a aimé Albert jusqu'à la folie. Veuve à quarante-deux ans, elle a respecté aveuglément les principes luthériens de son prince allemand jusqu'à sa propre mort.
C'est une Victoria ardente et violente que fait revivre cette biographie sans révérence.