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Pour la plupart des Français, l'Espagne est une découverte récente : elle date du romantisme. Ce sont Mérimée, Gautier, Dumas, Victor Hugo, George Sand qui ont mis à la mode le pays de Goya et de Carmen, pays des passions dévorantes et des vengeances implacables. Certes, il y avait eu Corneille et son Cid : la France d'Anne d'Autriche s'était volontiers inspirée de l'héroïsme espagnol. Mais les philosophes du siècle des Lumières regardaient avec suspicion et parfois avec horreur le royaume de l'Inquisition, bastion de l'obscurantisme et de la superstition.
C'est la résistance farouche aux armées napoléoniennes qui révéla à l'Europe tout entière la fierté du peuple espagnol, son attachement profond à son sol, son amour de la liberté, sa quête d'une identité nationale, son culte idolâtre des traditions. Les voyageurs français sont d'abord sensibles à la différence des moeurs espagnoles, voire à leur exotisme : fêtes religieuses et profanes hautes en couleurs, vie austère de la Cour, charme des villes de province. Les récits des voyageurs sont peuplés d'étudiants, de gitans, de danseuses, de toréadors, de marchands, de soldats, d'artistes. Tout un monde renaît dans ces textes empruntés à une centaine d'auteurs, contemporains de Cervantès et de Calderon, mais aussi de Velazquez, de Zurbaran ou de Unamuno.
Guy Schoeller