In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
Ruth Rendell, tout comme sa compatriote Agatha Christie, a sacrifié à ses débuts au rituel du roman policier : l'enquête animée par un détective, de la découverte du cadavre à l'arrestation du coupable. Le succès aidant, elle a pris de plus en plus de licence avec ces règles, se passant du détective, et même de l'enquête (Un enfant pour un autre). Elle s'intéresse non au processus de la découverte du coupable mais au processus ayant entraîné un individu sain à tuer. Ainsi livre-t-elle d'entrée le nom du coupable, lors de sa sortie de prison, sa peine purgée (L'Homme à la tortue) ou lors du rebondissement d'une affaire classée (La Gueule du loup). Le crime est retracé en flash-back, vu à travers le filtre du temps (La Maison aux escaliers). Délivrée de l'obsession du «qui a tué ?», elle peut s'attarder sur la psychologie du tueur : le violeur de L'Homme à la tortue ; la femme à qui on a arraché son enfant et qui se venge par des actes fous (Un enfant pour un autre) ; le meurtre par quiproquo, conséquence de la peur d'un châtiment (L'Eté de Trapellune). Grâce à l'alibi du roman policier, Ruth Rendell se révèle un maître de la psychologie criminelle.
Francis Lacassin